Ça, c'était la semaine dernière, un peu avant mon importante découverte (ce fichu rapport à dicter) : à 600m de la surface, toute la magnificence d'une grâce infinie mêlée d'énigme et d'enfance,
la danse lunaire du cachalot :
la danse lunaire du cachalot :
Maintenant, je suis à plus du double de profondeur : aucun signal lumineux ne vient plus exciter mes rétines, hormis de rares phosphorescences hélas excessivement furtives. De plus, mes capteurs affichent des turbulences que je parviens même à discerner par un léger bourdonnement sur l'intérieur de la coque. Plus rien à voir, plus rien à montrer : je navigue à l'écran rayonnant, ayant de surcroît réglé l'auto-guide sur la fréquence électro-magnétique heureusement rarissime du poisson. J'ai devant moi plusieurs jours de pente douce avant d'arriver à la zone ou, comme je le suppose, il devrait établir son campement pour l'été. Une belle occasion de l'observer en perspective, d'où l'économie d'énergie à laquelle je m'astreins, et, pourquoi pas (on peut rêver), de le capturer pour analyse. En attendant, pas mal de paperasse à dicter, et du bricolage également : j'ai l'impression que quelque chose ne tourne pas rond dans la compression d'air. Mais ce n'est pas la première fois que je viens dans le coin : j'y ai repéré plusieurs grottes sous-marines praticables et j'y ferai peut-être un saut. Et puis je dois visioconférencer l'anniversaire de ma petite nièce, et à cette occasion je leur ai promis à tous d'enregistrer une chanson. La préférée du vieux parce qu'à les entendre, il vivrait ses derniers jours. Moi, je veux bien. J'ai quand même vu disparaître plusieurs générations d'acteurs depuis le début des alertes. Quelle connerie. Chanter I'm Singing In The Rain à cette profondeur, si c'est pas de la démence ça y mène.