Nous sommes beaucoup moins intelligents que nous ne le pensons parce que nous sommes moins complets. L'homme est, je crois, et restera parce qu'il s'agit d'un pli de sa personnalité profonde et supra-individus, rétif à la partie analyse d'un process (terrorisme, écologie : deux thèmes propres à générer des annexes aux encyclopédies du monde entier). Si la créature artificiellement intelligente advient et que nous lui en donnons le pouvoir, elle nous dominera de très loin et de très haut. Parce que dans notre arrogance, nous croyons avoir finement développé cette phase préparatoire ou consubstantielle à un process : l'analyse, mais nous n'avons fait qu'en appliquer la mécanique, sans nullement, sans jamais en tenir compte. Laissant plutôt parler et décider nos affects, nos désirs et nos envies, nos fantasmes et nos phantasmes, nos folies. Nous faisons semblant de penser mais nous ne pensons pas. À proprement parler, n'étant pas du tout ceux-là que nous croyons être, et à l'instar du quidam qui se prend pour Bonaparte : nous sommes des fous. Cela irait encore si nous avions du flair, âmes de renards ou truffes de loup, ce que dans notre innocence, notre bonne et haute conscience, notre si courte mémoire, nous pensons avoir. Mais voyez toutes ces brebis galeuses qui se repaissent du troupeau qu'elles ont elles-mêmes affamé. Et dites-moi si vous n'avez jamais rien vu de moins glorieux.