jeudi 11 février 2016
samedi 23 janvier 2016
175 # MARCHER SUR LA QUEUE DU TIGRE (vous allez rire)
Les
moines assassinés de l'abbaye du NOM DE LA ROSE, ce célèbre roman médiéval
d'Umberto Eco, étaient HUIT comme furent HUIT les victimes de la rédaction du
journal satyrique CHARLIE-HEBDO, assassinées de même et pour la même
raison, le RIRE. Martyres du rire et de
son mystère, probablement deviendront-ils pour cette bonne déraison parmi les plus grands symboles
de notre humanité, et sans doute coûteront-ils l'existence ou à tout-le-moins une réforme profonde à tout ce qui de près ou de loin les
a voulu voir se taire et disparaître. Car si toucher à la démocratie
équivaut à déclencher une guerre, attenter au rire de l'homme revient à
marcher sur la queue du tigre, à savoir provoquer par imprudence et
bêtise majeures un effroyable combat dont on ne saurait sortir
vainqueur. Contre-nature, ils ne peuvent vaincre. Contre nature, nul
dieu ne peut rien. Ce sera la fin d'un monde appelé à se purifier par
le feu.
lundi 28 décembre 2015
vendredi 18 décembre 2015
148 # COUP-DE-FOUDRE
Invité, sans doute grâce à la baguette magique d'Éric Dumage, chef-opérateur du Renard et l'Enfant et grand-ordonnateur de l'AFC, aux Laboratoires ÉCLAIR qui présentaient leurs (immenses) aménagements à la Porte-de-Vanves. Beaucoup d'émotion provoquée par ces salles successives aux alchimies particulières, les auditoriums restant pour moi les plus magiques, comme le vrai sas entre le tournage et la suite puisqu'ils sont toujours augmentés d'une cabine de prise-de-son, alors que l'image, elle, n'est plus confrontée au réel : elle est à la fois figée et ouverte mais au seul numérique. En la matière le standard de qualité d'image en gestation (éclair), l'HDR, "imagerie à grande gamme dynamique", est à tomber : la palette est faite de couleurs pures, profondes, c'est vraiment la technicité au service de l'art. Chouette. Bien sûr, tout cela coûte très cher de l'heure. Et nous ne sommes pas encore, en dépit du degré avancé de finition des travaux, dans le registre TRUCAGES : enquête.
samedi 12 décembre 2015
mardi 8 décembre 2015
dimanche 1 novembre 2015
samedi 24 octobre 2015
112 # LES ROBOTS TUEURS AUTONOMES COMME SI ISAAC ASIMOV N'AVAIT JAMAIS EXISTÉ
Bon sang mais c'est bien sûr : les Lois de la Robotique imaginées par Asimov ne pouvaient pas s'appliquer à l'état-de-guerre. Le drone-de-combat mortel est donc légitime. LA VRAIE QUESTION : quelle utilisation en fera-t-on dans le cadre civil, urbain, par les mains du Ministère de l'Intérieur. Voilà quelque chose qui m'inquiète mille fois plus que toutes leurs velléités d'écoutes. Mais j'y pense : ne vous alerte-t-on pas au sujet du loup qui court au loin afin que vous n'entendiez pas venir l'OURS juste derrière vous. Cela fait du bien d'écraser la puce qui vous démange : tout ce foin autour des écoutes NSA et de la Loi France m'irritait et me semblait extrêmement louche, et très dangereux, puisque d'après moi capable d'abuser de fortes entités (Reporters sans Frontières). Mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus. Bon. Nos systèmes démocratiques ont établi 3 étapes dans la gestion des problèmes : l'informationnelle, l'analytique, la résolvante négociation/coercition. Mais ils nous ont largement prouvé être déficients, voire nuls, au niveau 2. J'en conclus qu'ils ont projet non pas de s'améliorer, c'est typique, mais de mettre le paquet sur le niveau 3, option robocoercition, en faisant largement diversion par le 1er niveau.
Moralité de l'histoire, FAITES FI DES OREILLES : SURVEILLEZ LES DENTS.
Autre moralité : RIEN NE RESSEMBLE PLUS À LA VIE QU'UN MAUVAIS ROMAN DE GARE.
Ultime moralité : DEMAIN SERA TOUJOURS PIRE.
Moralité de l'histoire, FAITES FI DES OREILLES : SURVEILLEZ LES DENTS.
Autre moralité : RIEN NE RESSEMBLE PLUS À LA VIE QU'UN MAUVAIS ROMAN DE GARE.
Ultime moralité : DEMAIN SERA TOUJOURS PIRE.
dimanche 18 octobre 2015
107 # ROUNDTRIP (Instrumental)
Qui redoute les suiveurs n'aura jamais d'élèves, et qu'est-ce que le savoir sans ces derniers sinon un ballon sans compères. Je livre donc ici mon modeste secret : la partie de basse épurée à l'extrême l'est probablement pour rendre intelligible la plus prodigieuse citation musicale qu'il m'ait jamais été donné de commettre, puisque c'est à ma connaissance l'unique. Ces quatre notes sont en effet l'anagramme mélodique inverse, à rythme égal, des premières mesures de la 9ème Symphonie de Ludwig Van Beethoven, pas moins. Et j'admets bien volontiers qu'il ne m'incombe en rien, mais vraiment rien du tout, qu'elles puissent ici produire leur petit effet si particulier : je passais et ayant vu de la lumière, il m'a semblé naturel d'entrer. Voyez : sans arme ni outil.
106 # COMMENT LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE BOULEVERSE JUSQU'À NOS COSMOGONIES PERSONNELLES
Ainsi de moi : n'avais-je pas la ferme intention de me réincarner en glacier, comme il est écrit en filigrane en dernière page du RÊVE AUX LOUPS, roman à la fois paraboliquement polaire et continentalement artique ? Si. Or qui dira que j'en ai encore le temps, à c't'heure, dites, sans moquer, franchement : j'suis bien baisé, ouais, personne pourra dire aut'chose. Et qu'est-ce qui me reste : les rivières en crue, les tsunamis de montagne, les marécages grouillants. Tout cela ne peut que me soûler. Le glacier, c'était bien, calme, relax, horizontal et sans timing. Mais j'ai lu le rapport qu'Esprit d'Europe, comme il dit toujours, a récemment inspiré à Hollande, entre deux shoots de soupe-aux-choux sur la terre gelée d'Islande au sein d'un véritable concert, j'imagine, de pets politiquement corrects mais très malodorants et, par nature, fauteurs de hausse thermique, pile, qui plus est, sur une véritable scène-de-crime : aux pieds fondants du Solheimajökull (dernières syllabes, prudence). Or mon cycle pépère dans la peau d'une langue de montagne qui colle et adhère quand tu poses ton fion dessus, c'est mort : oublie, proclame le dit-rapport, enterre. Hélas, le disant, c'est à peine s'il fait encore un peu de buée, ce chaud rapport des hautes sphères : éteignez tous la clim', ON VA CREVER.
vendredi 16 octobre 2015
ZONE DE FRET SOUS-MARIN
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NE PAS ENCOMBRER
NE PAS GÊNER LES OUVERTURES
NE PAS PÉNÉTRER SANS SAUF-CONDUIT
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JUSQU'AU RETOUR D'UNE LAÏCITÉ MAÎTRISÉE
Roman crépusculaire
¥¥¥ L'Agence 16/9 - Dans le sillage du poisson magnétique...
Le silence est d'or, dit-on. Rien n'est plus faux.
Il est de glaise et l'on en fait ce que l'on veut.
Parfois même de la musique.
Avec ou sans préciosité.
mardi 29 septembre 2015
103 # FILMER L'ŒUVRE PEINTE - Dame à la Licorne
Dame à la Licorne (acrylique 220x140cm)
PASCAL DUTHUIN - 09 53 20 49 14
L'on pourrait dire de l'art et des mathématiques qu'ils sont la parole-même de Dieu sous un alias ou un autre, mais je pense plutôt qu'il s'agit du fondement immuable et des mille visages fugaces de la nature (Diow J.)
jeudi 10 septembre 2015
98 # INTERPOL PERSONNE
TAG-LINE Photo III
Lucia Stefanel, aujourd'hui comédienne à Berlin :
DÉTOURNEMENT DE MINEURE sur la Route des Indes.
Interpol est largué, je découvre à Bombay
Jordan Diowe himself 1980
Dubrovnik - Ex-Yougoslavie - Route des Indes
TAG-LINE Album
mardi 8 septembre 2015
97 # L'ÊTRE ET LE NÉANT - ET LA PHOTOGRAPHIE JUSTE AU MILIEU
Jordan Diowe himself 1969
"Au Vent Vert" - Besançon - Franche-Comté
Restaurant cette photo de moi à l'âge de 8 ans en noeud-pap', pantalon noir et chemise-de-serveur aux manches retroussées, la mine sévère et le torse bombé, appuyé de la main droite sur un dosseret-de-chaise tel le marin à la rambarde du ponton, d'abord j'ai peine à y croire (comment, mais comment ce môme 1er de la classe pendant des années s'est-il retrouvé à faire le larbin et le singe tout à la fois, chargé qui plus est, et à toute heure, d'aller espionner la concurrence et de se prendre des baffes dans la gueule quand la seule porte-de-sortie se nommait FLIPPER-GAME), mais surtout j'entends très distinctement JPS se foutre de ma gueule non loin de mon oreille (je reviendrai bien entendu longuement sur cette photographie lourde de sens et d'effets qui fige ici, "Au Feu Vert" dans la vie, "Au Vent Vert" dans LE RÊVE AUX LOUPS http://aurore.loups.free.fr, enseignes qui toutes deux et en dépit de mon jeune âge d'alors sont de mon cru, de longues, stériles et douloureuses années de ma vie dont nul ne pourrait rien perdre ni souffrir à en connaître l'histoire). Ne pensez SURTOUT PAS que l'impulsion du parricide ne m'ait travaillé. Considérez seulement qu'à écraser deux merdes, mes chaussures n'eurent point été mieux lustrées. Or J'AIME que ça brille.
« Considérons ce garçon de café. Il a le geste vif et appuyé, un peu trop précis, un peu trop rapide, il vient vers les consommateurs d'un pas un peu trop vif, il s'incline avec un peu trop d'empressement, sa voix, ses yeux expriment un intérêt un peu trop plein de sollicitude pour la commande du client, enfin le voilà qui revient, en essayant d'imiter dans sa démarche la rigueur inflexible d'on ne sait quel automate tout en portant son plateau avec une sorte de témérité de funambule, en le mettant dans un équilibre perpétuellement instable et perpétuellement rompu, qu'il rétablit perpétuellement d'un mouvement léger du bras et de la main. Toute sa conduite nous semble un jeu. Il s'applique à enchaîner ses mouvements comme s'ils étaient des mécanismes se commandant les uns les autres, sa mimique et sa voix même semblent des mécanismes; il se donne la prestesse et la rapidité impitoyable des choses. Il joue, il s'amuse. Mais à quoi donc joue-t-il ? Il ne faut pas l'observer longtemps pour s'en rendre compte : il joue à être garçon de café. Il n'y a rien là qui puisse nous surprendre : le jeu est une sorte de repérage et d'investigation. L'enfant joue avec son corps pour l'explorer, pour en dresser l'inventaire ; le garçon de café joue avec sa condition pour la réaliser.
Cette obligation ne diffère pas de celle qui s'impose à tous les commerçants : leur condition est toute de cérémonie, le public réclame d'eux qu'ils la réalisent comme une cérémonie, il y a la danse de l'épicier, du tailleur, du commissaire priseur, par quoi ils s'efforcent de persuader à leur clientèle qu'ils ne sont rien d'autre qu'un épicier, qu'un commissaire priseur, qu'un tailleur. Un épicier qui rêve est offensant pour l'acheteur, parce qu'il n'est plus tout à fait un épicier. La politesse exige qu'il se contienne dans sa fonction d'épicier, comme le soldat au garde-à-vous se fait chose-soldat avec un regard direct mais qui ne voit point, qui n'est plus fait pour voir, puisque c'est le règlement et non l'intérêt du moment qui détermine le point qu'il doit fixer (le regard "fixé à dix pas").
Voilà bien des précautions pour emprisonner l'homme dans ce qu'il est. Comme si nous vivions dans la crainte perpétuelle qu'il n'y échappe, qu'il ne déborde et n'élude tout à coup sa condition. Mais c'est que, parallèlement, du dedans le garçon de café ne peut être immédiatement garçon de café, au sens où cet encrier est encrier, où le, verre est verre. Ce n'est point qu'il ne puisse former des jugements réflexifs ou des concepts sur sa condition. Il sait bien ce qu'elle "signifie" : l'obligation de se lever à cinq heures, de balayer le sol du débit, avant l'ouverture des salles, de mettre le percolateur en train, etc.
Il connaît les droits qu'elle comporte : le droit au pourboire, les droits syndicaux, etc. Mais tous ces concepts, tous ces jugements renvoient au transcendant. Il s'agit de possibilités abstraites, de droits et de devoirs conférés à un "sujet de droit". Et c'est précisément ce sujet que j'ai à être et que je ne suis point. Ce n'est pas que je ne veuille pas l'être ni qu'il soit un autre. Mais plutôt il n'y a pas de commune mesure entre son être et le mien. Il est une "représentation" pour les autres et pour moi-même, cela signifie que je ne puis l'être qu'en représentation.
Mais précisément si je me le représente, je ne le suis point, j'en suis séparé, comme l'objet du sujet, séparé par rien, mais ce rien m'isole de lui, je ne puis l'être, je ne puis que jouer à l'être, c'est-à-dire m'imaginer que je le suis. Et, par là même, je l'affecte de néant. J'ai beau accomplir les fonctions de garçon de café, je ne puis l'être que sur le mode neutralisé, comme l'acteur est Hamlet, en faisant mécaniquement les gestes typiques de mon état et en me visant comme garçon de café imaginaire à travers ces gestes... Ce que je tente de réaliser c'est un être-en-soi du garçon de café, comme s'il n'était pas justement en mon pouvoir de conférer leur valeur et leur urgence à mes devoirs d'état, comme s'il n'était pas de mon libre choix de me lever chaque matin à cinq heures ou de rester au lit quitte à me faire renvoyer. »
L'ÊTRE ET LE NÉANT - Jean-Paul SARTRE
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