Les
moines assassinés de l'abbaye du NOM DE LA ROSE, ce célèbre roman médiéval
d'Umberto Eco, étaient HUIT comme furent HUIT les victimes de la rédaction du
journal satyrique CHARLIE-HEBDO, assassinées de même et pour la même
raison, le RIRE. Martyres du rire et de
son mystère, probablement deviendront-ils pour cette bonne déraison parmi les plus grands symboles
de notre humanité, et sans doute coûteront-ils l'existence ou à tout-le-moins une réforme profonde à tout ce qui de près ou de loin les
a voulu voir se taire et disparaître. Car si toucher à la démocratie
équivaut à déclencher une guerre, attenter au rire de l'homme revient à
marcher sur la queue du tigre, à savoir provoquer par imprudence et
bêtise majeures un effroyable combat dont on ne saurait sortir
vainqueur. Contre-nature, ils ne peuvent vaincre. Contre nature, nul
dieu ne peut rien. Ce sera la fin d'un monde appelé à se purifier par
le feu.